La production laitière reprend un peu de vigueur en France

« Depuis le mois de décembre, on observe un léger regain de production laitière en France », analyse Benoît Rouyer, directeur de l'économie et des territoires au Centre national interprofessionnel de l’économie laitière (Cniel). Sur les quinze premières semaines de 2024, les volumes cumulés de collecte sont supérieurs de 0,4 % à ceux de 2023 sur la même période.

Pour Benoît Rouyer, « cela est dû à un effet alimentation. Les éleveurs commencent à distribuer les fourrages de l’automne 2023, meilleurs que ceux de l’année précédente. Le prix du lait relativement bon incite à mettre un peu plus de concentrés dans la ration, à une période où le prix des céréales est en baisse. »

La météo, facteur d’inquiétude

Depuis 2015, la production laitière française a chuté de 8 %, dont 2,7 % en 2023. « C’est donc un bon signe de voir la tendance s’inverser. Je suis confiant pour les mois à venir », avance Benoît Rouyer. Pour l’économiste, le seul bémol vient de la météo, qui retarde les semis de maïs et les travaux aux champs en général.

Le cas de l’Irlande illustre bien le problème. « Le pays, où les systèmes sont basés sur l’herbe, voit sa production laitière chuter depuis plusieurs mois. La France continue à produire là ou d’autres pays sont moins dynamiques. »

Lait moins riche en matière grasse

Du côté des commodités, une hausse du cours du beurre est à l’œuvre. Il atteignait 5 400 €/t à la mi-avril. Cela est corrélé à une baisse du taux butyreux du lait en France et en Europe en février par rapport au mois de janvier. Le marché de la poudre maigre est assez calme, avec une légère baisse continue du prix depuis la fin de 2023.

Le prix unitaire des charges dans les élevages laitiers diminue après une période de forte augmentation. Selon l’enquête mensuelle laitière de FranceAgriMer, le prix standard du lait de vache conventionnel se situe en dessous du niveau de février 2023. Les prix des produits laitiers vendus en magasin tendent à se stabiliser sur les derniers mois. Pour autant, l’inflation sur un an reste relativement importante selon les familles de produits laitiers. « La situation globale des marchés évolue de manière modérée », conclut Benoît Rouyer.